Recensioni / Fiction, propagande, témoignage, réalité par Julien4041

En me replongeant dans certains souvenirs de lecture, j’ai choisi de revenir sur un ouvrage que j’avais lu dans le cadre d’un cours sur l’Histoire de l’Italie : Fiction, propagande, témoignage, réalité : Cinq micro-essais sur la représentation de la guerre civile espagnole en Italie.
Cet ouvrage est paru en 2017 aux éditions Quodlibet.
Cette compilation de cinq « mico-essais » autour de la guerre d’Espagne fut pour moi une agréable découverte et fait partie de ce que j’appellerai « curiosité littéraire ». L’ouvrage avait été porté par Luciano Curreri, professeur à l'Université de Liège et spécialiste de la littérature italienne des 19e et 20e siècles, dans le cadre des commémorations des 80 ans de la guerre d’Espagne.
À partir des 4 mots-clés du titre, l’auteur tente d’expliquer les représentations de la guerre civile d’Espagne en Italie du point de vue tant de la droite (fasciste), que de la gauche. La propagande est mise en avant à travers le cinéma, la BD, la chanson et la littérature. En effet, par ces différents « arts d’expression », s’est construit un imaginaire autour du conflit qui a duré de 1936 à 1939, sans compter ses conséquences sur le plus long terme. Au-delà d’un fait historique de l’histoire espagnole, le livre est un témoignage d’une page importante de l’histoire de l’Italie. La guerre d’Espagne a constitué un tournant dans l’histoire du fascisme et sera l’une des causes du déclin du régime. Tout d’abord, le conflit sera coûteux : en effet, l’Italie va mobiliser environ 80 000 soldats italiens pour soutenir le général Franco, ainsi qu’un important matériel de guerre. D’autre part, le conflit va s’exporter sur le territoire italien même. Une résistance interne et externe va se créer dans le pays. La guerre civile représente pour les opposants de Mussolini une manière de lutter face au régime soit sur le sol italien, soit, pour les exilés qui ont fui le régime fasciste, en prenant part au conflit en Espagne. La fin de ce conflit, puis, dans la foulée, l’entrée en guerre de l’Italie pendant la Seconde Guerre mondiale le 10 juin 40, constituent deux cassures temporelles pour l’Italie. Le pays était épuisé par le conflit et n’était pas prêt à une guerre encore plus longue et intense. L’auteur justifie ses propos par la culture et notamment sur le cinéma italien, puis le roman, qui feront l’objet d’une attention particulière dans le livre.
Un petit ouvrage (une centaine de pages), riche et dense en information, qui permet d’élargir son champ de connaissance sur le sujet. À découvrir.